31 mars 2004


Lundi 5 avril 2004 / Réunion-Discussion

à l’appel du Réseau “Résistons Ensemble contre les violences policières”


Réunion-Discussion
à l’appel du Réseau “Résistons Ensemble contre les violences policières”

Lundi 5 avril 2004 à 18 h 30
au CICP, 21 ter rue Voltaire
Métro Nation ou Rue des Boulets

Le Réseau s’est récemment engagé dans un “campagne” sur le délit d’Outrage et Rébellion. Plusieurs questions se sont posés aux participants de ce réseau. À quoi sert ce délit ? Comment les flics s’en servent ? Et comment réagir, comment se défendre une fois traîné en procès pour cedélits ?

Aux premières questions, la réponse semblait faire consensus : cette incrimination est l’idéal pour contraindre les gens à subir les interventions policières, les contrôles d’identité, les palpations de sécurités... sans broncher.
Elle est aussi très utile pour couvrir, justifier des violences policières. Un simple regard peut caractériser l’outrage.
L’utilisation de l’outrage et rebellion est actuellement un des moyens principaux pour maintenir le contrôle social dans les quartiers et cités, dans la vie quotidienne et lors des résistances sociales (manifs, squatts, occupations...).

Quand à la dernière de ces questions, comment réagir en cas de violences policières et/ou d’inculpations pour outrage et rébellion, la réponse n’était pas unanime. Et ce questionnement est au centre du réseau “Resistons Ensemble” qui, n’étant pas une énième organisation, réunit des personnes ayant un vécu et un vision des choses différents.
Souvent les discussions lors des réunions permettent de raconter des expériences personnelles. Par exemple, lors d’une AG hexagonale, une personne expliquait qu’elle avait voulu intervenir lors d’un contrôle policier violent (des jeunes se prenaient des claques). Les flics lui ont rétorqué qu’il lui fallait respecter “le périmètre de sécurité”, à défaut, elle se rendrait coupable de faire “immixtion lors d’un contrôle de police” et que de toute façon elle n’avait pas le droit de regarder ! Ces remarques avaient un fondement juridique ? Lors de la réunion, tout le monde a pu en arriver à la même conclusion, les arguments des flics : c’est du pipo ! Quelqu’un s’exclama les flics font ce qu’ils veulent en disant que ça n’avait rien a voir avec le droit.
De là, est parti un débat intéressant sur le droit, la justice. Deux visions sont apparues. Pour certains, la justice nous donne les moyens de se défendre. Ils avançaient le fait que des armes légales existent et espèrent avec des défenses juridiques faire évoluer la jurisprudence et le droit. Pour d’autres, le droit a pour rôle de maintenir l’ordre social et est donc le langage de l’ennemi. Cette pensée implique-t-elle le fait de ne pas se défendre juridiquement ? Non, se défendre sur le plan juridique n’est alors qu’un moyen de lutter et pour éviter que des gens soient condamnés. Ils expliquent alors que l’on peut tout à fait penser que le droit est le langage de l’ennemi et utiliser ce dernier parce que de toute façon on est placé dans le domaine du droit.

Ressentant le besoin de discuter de ce qu’est pour nous la justice, et le droit et comment à nos yeux le système répressif fonctionne, nous vous invitons à discuter et échanger nos points de vues sur ces questions. Tout le monde peut avoir son avis sur la question.

Cette réunion sera aussi l’occasion pour le “réseau” de préparer une réunion sur le délit d’Outrage et rébellion qui aura lieu dans le carde du Festival des Résistances et Alternatives à Paris. Et également définir les grandes lignes d’un texte d’appel pour la campagne Outrage et Rébellion.