3 septembre 2012


Abus de pouvoir d’un policier et garde a vue abusive d’une jeune fille atteinte de la sclerose en plaques

Lyon, août 2012


Le 14 Août 2012 vers 18h45, je me trouvais au rayon boucherie d’un supermarché de l’agglomération lyonnaise lorsqu’une femme s’est fortement rapprochée de moi et m’a bousculée. je n’ai rien dit mais lorsque j’ai du récupérer mes sachets sur la banque j’ai été obligée de la toucher et sans doute de la pousser un peu. Celle-ci m’a dit que je devais m’excuser. Surprise je lui ai répondu que la bienséance veut que ce soit la personne qui bouscule une autre qui présente des excuses. Puis un échange de mots a eu lieu.

Je prends tranquillement mon chariot pour rejoindre ma fille afin de continuer mes courses. Je passe devant le chariot de cette femme qui parle doucement à l’oreille de son mari. Et là le CAUCHEMAR COMMENCE. D’un seul coup celui-ci se met à m’insulter à me dire que je suis une mal baisée puis d’autres insultes ; je me défends en lui disant qu’il n’a pas à me parler de la sorte, ma fille prend ma défense mais progressivement le ton monte.

Ce dernier se met à vouloir me frapper, ma fille s’interpose, puis il insulte ma fille, celle-ci se rapproche de lui pour lui dire qu’elle n’a pas peur. Alors qu’il s’apprête à frapper ma fille, je m’interpose à mon tour. Les gens entendant nos cris interviennent pour calmer l’homme qui est dans un état d’énervement peu commun et appelle un vigile.

Plusieurs hommes font barrage à l’homme pour qu’il ne frappe pas ma fille.

Le vigile arrive alors que des gens maintiennent l’homme, essaient de le calmer pour éviter qu’il nous frappe. Ma fille et moi décidons de partir afin de calmer le jeu. Nous voyons l’homme avec sa femme et leurs enfants s’éloigner. Puis à peine quelques minutes après, alors que nous continuons à faire nos courses l’homme revient accompagné de deux vigiles et se présente comme étant un policier. Il a à la main une porte carte de couleur noir mais à aucun moment ne me montre sa carte de police.

Les trois hommes se mettent alors à suivre ma fille puis à courir derrière elle. Ne comprenant pas ce qui se passe je dis à ma fille de partir puis laissant mon chariot avec les courses dans le magasin je la suis. Ne sachant pas où elle est, je l’appelle sur son portable pour lui dire de rentrer dans un magasin pour se protéger car nous sommes effrayées et ne comprenons pas ce qui se passe.

Enfin, ma fille et moi nous rejoignons dans la galerie marchande et nous dirigeons vers le parking pour regagner notre voiture pour partir, mais des vigiles de la galerie marchande informés par ceux du supermarché nous suivent prétextant qu’ils veulent juste savoir ce qui c’était passé dans le magasin. Alors que nous montons dans la voiture, arrive un véhicule de la sécurité du supermarché qui se met devant ma voiture afin de nous bloquer pour que nous ne puissions pas quitter l’emplacement de parking. Là je discute avec eux en leur disant d’enlever leur voiture car ils n’ont pas à m’interdire de partir mais ils me disent qu’ils ont reçu l’ordre de nous garder là. L’homme qui vient de nous insulter et qui voulait nous frapper vient d’appeler ses collègues policiers.

Il est environ 19 heures. Nous sommes bloquées dans notre voiture sous la surveillance de trois vigiles de la galerie marchande vêtus en bleu qui ont été rejoints par des vigiles du supermarché vêtus en blanc.

L’homme avec qui nous avons eu des mots attend à côté de sa voiture sur le parking à trois places de notre voiture, il parle avec les vigiles et s’amusait de la situation ; quant à sa femme, elle nourrissait son bébé.

Nous attendons assez longtemps. Puis deux voitures de police arrivent avec quatre policiers. Ils se dirigent d’abord vers l’homme et sa femme qu’ils connaissaient car ils se sont tutoyés. Puis ces derniers viennent frapper à la vitre de ma portière et m’intiment l’ordre de descendre de la voiture. Nous ne comprenons pas ce qui nous arrive. Je téléphone à mon mari totalement paniquée et terrorisée. Lui aussi me téléphone puis demande à parler d’abord au responsable des vigiles puis après aux policiers.

A nouveau un des policiers m’intime l’ordre de sortir de la voiture sans aucune forme de politesse. Lorsque je sors de ma voiture je fais un premier malaise. Quelques minutes plus tard je fais un second malaise. Les policiers me giflent pour me ramener à moi à deux occasions et je les entends dire qu’il ne faut pas appeler les pompiers.

Je leur indique que j’ai de gros problèmes de dos mais ils décident de me relever et là je sens une terrible douleur. J’aperçois alors les autres policiers qui encerclent ma fille atteinte d’une sclérose en plaques.

Après avoir un peu repris mes esprits je demande à un policier ce qui nous est reproché. La réponse qu’il me donne me stupéfie : ma fille est accusée de violence avec arme.

Nous sommes donc surveillés par quatre policiers et cinq vigiles. L’homme qui nous a insulté dans le magasin est présent sur les lieux avec sa femme et ses enfants, il parle sans arrêt avec ses collègues policiers.

Ma fille me dit qu’ils viennent de fouiller nos sacs à main, qu’ils lui ont demandé de sortir de la voiture et lui ont fait soulever son tee shirt.

J’entends les policiers donner des ordres pour rechercher la prétendue matraque dans les rayons du magasin CARREFOUR ainsi que dans le magasin où ma fille s’est refugiée un court instant. Les policiers fouillent également minutieusement les bosquets à proximité de ma voiture.

Pendant tout le temps que les vigiles et les policiers nous ont retenus sur le parking, les policiers du 9ème arrondissement de LYON ont refusé de nous laisser aller boire et de nous éloigner du véhicule. Dès que je sortais de ma voiture pour essayer d’aller chercher au moins à boire à ma fille, ils me faisaient barrage me menaçant même de leur personne en se mettant devant moi afin de me repousser. Ils me suivaient sur le parking et m’intimaient l’ordre de regagner ma voiture. J’ai demandé à l’un des policiers qui me suivaient pourquoi il me suivait il m’a répondu qu’il craignait que je m’échappe. Je lui ai demandé si nous étions en garde à vue il m’a dit que non. Puis il m’a dit "Allez donnez nous la matraque tout sera terminé et vous pourrez partir". Mais comment lui donner une arme que nous n’avions pas ?

Je ne sais plus quoi faire. C’est un cauchemar. Il est 21 heures 38, ma fille est dans la voiture et elle n’a pas bu ni manger et soudain elle se sent très très mal. J’appelle alors mon mari pour lui expliquer ce qui se passe, il me dit de prévenir les pompiers.

Deux autres voitures de police arrivent avec 4 policiers deux sont en civil avec des brassards POLICE ; il y a maintenant 8 policiers qui encerclent ma voiture et nous disent de sortir mais j’ai tellement mal au dos que je ne peux pas bouger quant à ma fille elle est très mal et est terrorisée. Les deux policiers en civil maintiennent ouvertes les deux portières avant de mon véhicule en tenant avec la paume. Certains policiers vont alors parler aux pompiers.

Les pompiers aident ma fille à sortir de la voiture et l’accompagnent au camion. Un des policiers arrivés en dernier sur les lieux vient me dire d’un ton menaçant que maintenant je ne vais plus faire la maligne car il va mettre ma fille en garde à vue et que je peux arrêter mon cinéma. Il me dit aussi qu’il a plein de témoins qui ont vu ma fille avec une matraque.

Les pompiers viennent me chercher dans mon véhicule et m’aident à en sortir. Soudain je me sens mal et suis prise d’un petit malaise. L’un des pompiers exerce alors une pression terrible sous ma mâchoire avec ses doigts. Cette pression est si forte que cela a exercé un mouvement de mon dos provoquant une douleur intense. Puis les pompiers me disent à leur tour d’arrêter mon cinéma qu’ils ont l’habitude de voir des gens avec des problèmes de dos et que j’affabule. Or j’ai une hernie discale inopérable, une discopathie dégénérative ainsi qu’un problème de colonne vertébrale.

De son côté mon mari appelle sans cesse le central des pompiers pour leur dire que nous devons être prises en charge ma fille et moi mais trop tard les policiers ont emmené ma fille. Dans le camion je suis prise de crises de sanglot, j’ai très mal au dos. Les pompiers finissent par comprendre que la situation décrite par les policiers n’est peut-être pas vraie. Aussi ils décident de me transférer sur la Clinique de la Sauvegarde.

Mais un policier leur dit que la fouille de mon véhicule va avoir lieu et que je vais y assister. Souffrant terriblement du dos les pompiers descendent le brancard du camion pour que je puisse assister à la fouille de ma voiture.

Ils sont deux à procéder à la fouille, ils jettent mes cd et tous les objets se trouvant dans ma voiture sur le toit, la fouille est minutieuse mais ils ne trouvent rien parce que nous n’avons pas de matraque.

Après quelques instants ils procèdent à une seconde fouille de ma voiture et ne trouvent RIEN. Puis ils prennent mes cd et les objets sur le toit et les jettent à même le sol de ma voiture.

Ils fouillent à nouveau les bosquets du parking puis me disent que je peux récupérer mon véhicule. J’entends alors un des policiers qui a procédé à la fouille dire dans son talkie walkie on maintient la garde à vue de ma fille parce qu’elle va finir par craquer et dire ce qu’on veut entendre.

Je suis alors dirigée par les pompiers sur la Clinique de la Sauvegarde et là le médecin atteste une ITT de 3 jours voir plus si complications.

Ma fille est en garde à vue à partir de 20h50 à peu près. Je sais de source sûre qu’on ne lui a pas donné à boire, qu’on a refusé qu’elle voit un médecin et un avocat.

Après être sortie de la clinique à minuit 10 mon mari m’a raccompagné sur le parking du supermarché où j’ai récupéré ma voiture. Mon mari a fait son plein à la station essence.

Puis nous avons roulé pour aller à l’hôtel de police du 8ème arrondissement de LYON qui se trouve Rue Marius Berliet.

Arrivés devant l’hôtel de police j’ai téléphoné au SAMU en composant le 15 à 1 heure 04, pour leur demander de venir voir ma fille qui était en garde à vue, on m’a dit que le SAMU ne pouvait pas se déplacer mais que je devais appeler SOS MEDECINS. J’ai donc appelé à 1 heure 07 précise SOS MEDECINS, là on me dit que seuls les policiers peuvent et doivent téléphoner pour demander à ce qu’un médecin se déplace. Le SAMU ainsi que SOS MEDECINS m’ont indiqué que notre conversation téléphonique était enregistrée, et que si j’en avis besoin je pourrai obtenir confirmation de mes appels.

Après avoir téléphoné au SAMU et à SOS MEDECINS, mon mari et moi sommes rentrés à l’hôtel de police de LYON 8ème et là on nous dit que notre fille avait vu un avocat de permanence et un médecin depuis environ 30 minutes soit à environ 0h 50 soit plus de TROIS HEURES TRENTE APRES SA GARDE A VUE. Or ma fille souffre d’une maladie dégénérative la sclérose en plaques qui occasionne des paralysies musculaires terribles.

Nous avons quitté l’hôtel de police vers 1 heure 33 dans la nuit du 14 au 15 Août 2012 et avons été suivis mon mari et moi par le véhicule des CRS qui était en faction devant l’hôtel de police. Le véhicule nous a suivi de la Rue Marius Berlet à LYON 8ème arrondissement jusqu’à la sortie CHAMP DU PONT sur le boulevard périphérique avant l’autoroute A 43.

Ma fille a été dirigée dans la nuit vers l’hôpital Saint Luc Saint Joseph et en ai reparti vers 10 heures 30 pour être ramenée à l’hôtel de police de LYON 8ème.

Le 15 Août 2012 à 9 heures 45 un policier a laissé un message sur le répondeur de mon téléphone portable pour que je lui communique « dans le quart d’heure le nom de l’avocat de ma fille à défaut un avocat serait commis d’office ».

Le 15 Août 2012 à 15 heures 09 le même policier que celui qui m’avait téléphoné à 9 heures 45 m’a appelé pour me dire que ma fille était libérée dans 30 minutes.

Depuis que ma fille est sortie de garde à vue elle ne va pas bien du tout. Elle n’a pas pu reprendre son travail quand à moi je me sens coupable de n’avoir pas pu protéger ma fille je ne cesse pas de pleurer. Le médecin a prescrit des anxiolytiques à ma fille et a modifié mon traitement.