1er novembre 2009


ASSEMBLEE GENERALE de Résistons ensemble

Le 21 novembre


Bonjour à tous,

Vous le savez Résistons ensemble contre les violences policières et
sécuritaires est un vrai réseau : sans chefs, ni porte-paroles, sans
cotisations, sans encartement… c’est ainsi qu’il fonctionne depuis plus
de 7 ans avec son petit journal mensuel (79 numéros déjà, son site et
ses deux listes de diffusion, ses guides juridiques ….) Chaque année le
réseau tient son Assemblée Générale sa seule instance décisionnaire lors
de laquelle les présents débattent des questions politiques posées
pendant l’année écoulée, définissent les priorités du réseau pour
l’année à venir notamment en validant des propositions de bulletins
spéciaux sur des thèmes particuliers, prennent en compte critiques et
propositions d’amélioration concernant l’élaboration du petit journal,
désignent les modérateurs de liste info et l’équipe de rédaction. Il est
donc important que le maximum de monde soit présent. (si problème de
transports, on pourrait ramasser un peu de fric parmi les présents pour
aider ceux et celles qui viennent de loin).
Les débats,propositions ,critiques par écrans interposés sont, bien sûr,
importants, mais rien ne remplacera les discussions « physiques », donc
faites un effort. Si possible signaler votre venue par avance.


L’ordre de jour proposé :

1) Bilan du fonctionnement des listes, du site et du bulletin
2) Propositions de thèmes de numéros spéciaux à valider ( pour
l’instant nous avons reçu les propositions suivantes : bulletin
spécial sur les
centre de rétention + actualisation du bulletin spécial sur les lois
sécuritaires ...) et constitution de groupes de travail
3) Désignation de modérateurs de la liste infos
4) Débat de fond sur les articles qui ont donné lieu à des
discussions sur les listes ou ailleurs ( vous trouverez ci dessous
copie de ces
articles) :
- sauvons quelle recherche ?
- œil pour oeil
- burkagoule
- Joachim on n’oublie pas
- Faire comme les Conti partout
-« Oh pinaise, c’est la guerre. Ça pète de partout. »

5/ diffusion de « Résistons ensemble » sur papier.

Les modérateurs, l’équipe de rédaction

Pour ceux et celles qui ne peuvent absolument pas venir, envoyer à l’AG
votre opinion, suggestions, critiques….

Nous avons réservé une salle, pour le :

SAMEDI 21 NOVEMBRE 2009 de 15h à 20h au CICP, 21ter rue Voltaire
(pas l’avenue !), Paris 11ème ; métro : rue des Boulets, (ligne 9)



Pour rappel les articles qui ont posé débat :


Sauvons quelle recherche ?

Encore une fois la grève partielle dans l’enseignement supérieur ne
questionne ni le financement ni la fonction de la recherche publique. Or
il n’y a ni science pure ni technologie neutre. Alors, un instant au
moins, sortons la tête du flux incessant de l’actualité et de la
répression.

Les recherches scientifiques dépendent des industriels et armées qui
crachent le fric pour défendre leurs intérêts : faire du fric,
sophistiquer l’armement, développer des technologies de surveillance
toujours reconverties dans le « civil » (seuls quelques chercheurs
désertent malgré la soumission générale).

Par exemple, Israël, pour préserver et accroître sa suprématie
régionale, investit lourdement dans des systèmes nourris de bio et
nanotechnologies (manipulation et transformation de la matière au niveau
de l’atome). Entre autres bijoux : surveillance de Gaza par des caméras
couplées à la biométrie pour la reconnaissance faciale, fournies par la
société étasunienne Visionics. Et depuis 2006 divers chantiers : drones
« mâles » par EADS et l’Israeli Aircraft Industries ; « frelon bionique
 » : minuscule robot capable de pister, détecter et tuer une cible dans
des zones difficiles d’accès ; nano-armes (habits décuplant la force des
soldats, revêtements de particules résistant aux armes automatiques et
roquettes anti-chars)... Probablement des armes pour contrer et
s’adapter aux guérillas urbaines à venir dans les dédales de rues des
quartiers pauvres de par le monde.

Pour le collectif grenoblois /Pièces et Main d’Œuvre/, contrôle et
asservissement des populations passent par un maillage d’associations
entre chercheurs, entreprises et États. À Toulouse par exemple, le
Laboratoire d’architecture et d’analyse des systèmes /« transfère ses
connaissances vers les industries et l’armée. Il a même créé un “Club
des affiliés” pour donner aux “décideurs de la région” un “accès
privilégié aux avancées scientifiques réalisées au Laas”. [...] Se
croisent entre autres [...] Thalès, EADS, Total, le CNES ou la Chambre
de Commerce et d’Industrie du Gers. [Ce club] est partenaire du Gixel,
le lobby des industries numériques célèbre pour son Livre Bleu et ses
recommandations en faveur de la biométrie “dès le plus jeune âge” ; et
du Pôle Traçabilité de Valence, qui travaille à la dissémination des
mouchards RFID partout sur la planète. »/

Ainsi, d’une part la politique sécuritaire est bien plus une lame de
fond tentaculaire qu’un travers du gouvernement français actuel, d’autre
part on ne peut condamner les bombardements sur Gaza sans se retourner
contre les créateurs de mort d’ici, et vice versa. Infos et réflexions
sur www.piecesetmaindoeuvre.com.

(RE N° 74, avril 2009)


Œil pour œil, dent pour dent

Au risque de choquer les plus pacifistes avec cette expression
guerrière. Mais c’est peut-être l’expression la plus adaptée à la
situation dans les quartiers populaires. Un cap a été franchi dans la
montée de la violence de la police. Un cap qui veut juste dire :
auto-défense. Un jour Malcom X a dit au peuple noir en face de lui « 
organisez-vous par tous les moyens nécessaires ». Aujourd’hui nous
devons penser et dire comme lui. Vu que la police ne se prive d’aucun
moyen, il faut se défendre : peut-on par exemple accepter de se faire
mutiler à vie, comme à Villiers-le-Bel, où deux badauds ont perdu un œil
suite à un tir de flash-ball en pleine rue par des policiers ? Certes,
ces flics sont des hommes et des femmes comme tout le monde. Mais
certains d’entre eux, depuis le passage du gnome au ministère amer et
l’arrivée des armes dites « non létales », ont du se dire qu’ils
pourraient chasser le gibier entre deux tours de béton, en toute
impunité et sans même plus que l’Etat considère cela comme des « bavures
 ». Ces bandes de « redneck », assis dans leur Renault pourrie à tourner
dans les cités à la recherche de banlieusards à qui casser les couilles,
du jeune au vieux, de l’ouvrier au chômeur. Comme le dit si bien Ekoué
(la Rumeur), « les petits frères ont plus de poils sur la bite que
toutes ces unités de CRS qui viennent traîner leur graisse » et il sait
ce qu’il dit. Depuis plusieurs mois, dans plusieurs quartiers
populaires, des personnes se sont organisées pour accueillir la police
et surtout la BAC. Concernant l’affaire de la Courneuve, où un fourgon
de police a été mitraillé à la kalache à partir d’une voiture à l’entrée
d’une autoroute, sans la moindre enquête la première chose qu’ils ont
trouvée à raconter, c’est l’histoire de dealers venus libérer leur pote.
À qui et à quoi sert cette version des faits ? Qui va-t-elle convaincre
 ? Ceux qui croient encore que l’ordre et la justice se cachent derrière
l’uniforme bleu ? Ceux qui croient que dans ces quartiers « rongés par
la délinquance, le trafic de drogue et d’armes », les rues, les caves et
les cages d’escalier sont « abandonnées aux voyous » ? Mais qu’en pense
le banlieusard, chez qui germe de plus en plus l’envie de la
confrontation pour passer aux flics le sentiment que tout leur est
permis dès qu’ils mettent un pied dans les cités ?

( N° 76, juin 2009)


Le dévoilement du « terroriste en burkagoule »

Des manifestants qui portent une cagoule, des femmes musulmanes qui
portent une burka. Apparemment tout les oppose. Mais l’Etat leur réserve
le même traitement : l’interdiction (déjà décrétée pour la cagoule, en
projet pour la burka). Alors il faut s’interroger. En criminalisant une
extrême minorité, l’Etat se donne le pouvoir de contrôler et
d’anesthésier des pans entiers de population.

Ici en s’attaquant aux cagoulés, il paralyse et divise l’ensemble des
militants et en s’attaquant aux femmes en burka, il stigmatise et isole
l’ensemble des musulmans ou considérés comme tels (déjà en 1958, l’Etat
colonial faisait brûler les voiles des femmes algériennes pour endiguer
la lutte des insurgés). Le prétexte : combattre ceux dont l’identité
cachée représenterait un facteur d’« insécurité ». La vérité : nous
contraindre à être toujours visible aux yeux de tous, refuser
l’existence de « communautés » (familiales, amicales, politiques ou
religieuses...) échappant au contrôle. La force devant rester le
monopole du pouvoir, l’Etat développe, de son côté, des sections
d’interventions armées, entraînées et cagoulées. Il s’agit de continuer
à dessiner la figure à double tête d’un supposé « ennemi intérieur »
islamiste ou « ultragauchiste » afin de s’autoriser à anti-terroriser
tout le monde. Alors gardons l’oeil et méfions nous toujours : derrière
le masque (qu’il soit burka, cagoule, capuche ou écharpe...) de ceux que
l’Etat dévoile comme étant nos ennemis il y a nous-mêmes surtout quand
cela ne nous ressemble pas du tout.

(N° 77, juillet 2009)


Joachim on n’oublie pas

Le matin du 8 juillet, à Montreuil (93), le squat la Clinique se fait
expulser par le RAID. Ce lieu avait permis depuis janvier à des
personnes de se loger, et à bien plus de s’organiser collectivement,
face aux problèmes de logement, aux institutions sociales, et aussi de
projeter des films, faire des cantines, des radios de rue face au
marché… Ce matin-là, quartier bouclé et flics par dizaines toute la
journée. Dans la soirée des feux d’artifices sont tirés devant la
Clinique. Les flics arrivent très vite, s’équipent et, alors que le
petit monde va pour partir, canardent au flashball à tout va. Tirs à
hauteur de tête, cinq personnes touchées, épaule, clavicule, tête. La
volonté était de blesser, au risque de mutiler ou tuer et ça a marché :
Joachim, 35 ans, a perdu un œil. Le 13 juillet une manif montreuilloise
contre la police a tenu un temps face aux charges des flics à l’aide
d’un peu de matos et de deux banderoles renforcées en tête et en queue
de cortège.

Puis ça s’est indigné partout de cette mutilation : réseaux militants,
intellectuels, presse, nationalement même.

Pourquoi cette différence de traitement face à la répression contre un
jeune d’un milieu sociale plus élevé, reconnu et un jeune des quartiers
populaires, de surcroit arabe ou noir ? Parce que pour certaines « 
bonnes consciences » ceux qui viennent des quartiers populaires sont des
criminels nés, parce qu’elles pensent, sans oser le dire, que ces jeunes
tués, mutilés « ne l’ont pas volé » ou qu’il « n’y a pas de fumée sans
feu » ? En réalité derrière les différences de cible, de situation
sociale, de quartier, derrière le tir de flashball, la course-poursuite
ou les coups de poing il y a le même constat : la police joue bien son
rôle et on n’en veut pas.

(N° 78, septembre 2009)


Faire comme les Conti partout

Des mois de lutte dure contre la fermeture de l’usine. Bataille perdue,
ils étaient trop isolés, mais des indemnités favorables ont été gagnées
(50.000€ en moyenne). L’Etat ne leur pardonne pas, plusieurs d’entre eux
ont pris 3-5 mois de taule avec sursis, accusés du saccage de la
sous-préfecture de Compiègne en avril, lâchés par les directions
syndicales. « La CGT, on les a pas vus. Les Thibault et Cie, c’est juste
bon qu’à frayer avec le gouvernement, à calmer les bases. Ils servent
juste qu’à ça, toute cette racaille » comme disait le délégué CGT des
Conti Xavier Mathieu à Clairvoix le 18 août.

(N° 79, septembre 2009)


« Oh pinaise, c’est la guerre. Ça pète de partout. « 

La cour d’appel a confirmé le 15 septembre les lourdes condamnations à
la prison ferme de Gérard Jodar et six autres militants du syndicat
kanak USTKE (voir RE de juillet 2009). Des barricades ont été
construites pendant le mois d’aout pour exiger leur libération. Les
gendarmes, le GIGN sont intervenus avec des flashballs et des lacrymos
tirés dans les maisons. En deux jours 30 gendarmes ont été blessés, dont
un officier par tir de chevrotine. Plusieurs centaines de jeunes de la
cité populaire de Montravel se sont joints aux syndicalistes. A méditer
en métropole : quand les choses sont claires travailleurs en lutte et
jeunes des quartiers populaires sont capables de se retrouver ensemble
face à l’Etat des patrons. Et ça, ça fait mal.

(RE N° 79, septembre 2009)