8 juillet 2007


Nous sommes TOUS concernés

Témoignage


L’image est toujours la même.
Les "gentils policiers protègent les bons contre les perturbateurs. Il ya parfois quelques bavures, mais uniquement contre des jeunes voyous, délinquants de banlieue, ou des manifestants casseurs, et cela ne va pas plus loin, et donc ce n’est pas grave.

Même si je ne croyais pas beaucoup a cette image médiatique, j’en ai eu à mes dépends une preuve flagrante.

J’ai le profil parfait du délinquant dangereux multirécidiviste : 38 ans, marié depuis 10 ans, père de 2 enfants, propriétaire d’un appartement dans une banlieue chic, salarié avec maintenant une bonne situation (même si j’ai commencé avec 5332.29 F), jamais chomeur de ma vie, petit fils de militaire (Général dans l’armée de l’air), 12 points sur mon permis, et naturellement casier judiciaire totallement vierge. Ah si l’année dernière j’ai eu une amende pour stationnement de 11 € !!!!!

J’aime la vie, j’aime faire la fête avec mes amis, j’aime boire quand je ne conduis pas, je pense que cela sera bientôt interdit.

Pour des raisons un peu longues à expliquer dans 1 mail, je me suis fait arrété par 3 policiers qui m’aurait laissé partir si je n’avais pas commis le "crime" de les avoir traité de "Cowboys" et d "’Inspecteurs Harry"

Le reste de la nuit : menotté dans le dos, paqué au sol, bras tordu, humilié, raillé, ils y ont pris visiblement un grand plaisir, leur satisfaction était évidente. C’est certainement le plus choquant, la volonté de broyer, détruire celui qui ose leur résister pour bien montrer qu’ils ont le pouvoir et tous les droits. Tellement facile de s’attaquer à un type non dangereux plutôt qu’à un tueur ou un violeur de petites filles.

Alors que je les avais averti de ma claustrophobie aigue, ils m’ont enfermé pour la nuit dans un mitard de 3 m 2 environ, en fermant la seule lucarne de jour de 10 cm 2.
J’ai connu comme toujours lors de mes accès claustrophobes une crise de spasmophilie terrible (par expérience, seul une piqure de valium peut me calmer à ce moment). J’ai passé la nuit à les supplier de me sortir, à leur expliquer ma claustrauphobie, à appeler mon médecin, j’ai, passé la nuit à me frapper la tête, les poings, les pieds et genoux sur les murs de bétons. J’ai essayé de m’étrangler avec les jambes de pantalon de mon jean.
Pas 1 personne ne s’est même approché de ma cellule.

Le lendemain matin, avec la tête de Quasimodo, pouvant à peine saisir un crayon de ma main droite et boitant comme un infirme d’une jambe suite aux contractions (il m’a fallu 5 jours environ pour remarcher normalement, j’ai été appelé pour ma déposition (je devais retourner en cellule ensuite)

Devant le chef du comissariat, comme par hasard, tout s’envole "Si vous n’aviez pas refusé la visite médicale après l’arrestation, jamais nous n’aurions mis un claustrophobe a mitard, rien n’est retenu contre vous, vous ne serez pas convoqué au tribunal, vous êtes libre , aucune charge d’insulte à agent (je m’étais bien laché une fois arrété) , ivresse sur la voie publique... Donc pourquoi m’as t-on arrété ???

Et hop une affaire enterrée, une de plus.

La prochaine fois, ils enfermeront un claustrophobe cardiaque ou avec un crâne moins solide que le mien, et ils retrouveront un cadavre au petit matin. Ce ne sera qu’une bavure de plus. Ils ont tous les droits, nous sauf si nous avons une fortune à dépenser en frais d’avocats aucun.

C’était à Epinal la semaine dernière

J’au toujours compati avec les victimes d’abus policiers, maintenant en plus, je comprends.

Cordialement,

Philippe