9 novembre 2003


Un mois anti-autoritaire contre les violences d’Etat - Lyon

à Lyon


À l’image de l’année dernière, une nouvelle initiative antimilitariste à Lyon à l’occasion du 11 novembre, mais qui fait cette fois le lien avec les violences d’Etat actuelles, comme celles des prisons. Un mois, donc, du 11 novembre au 08 décembre, avec 2 manifestations, deux débats et deux projections vidéos.

Qui célèbre les guerres passées prépare les suivantes !
On peut sérieusement s’interroger sur la nature du message délivré le 11 novembre par les organisateurs des commémorations de la fin de la "Grande guerre" ! Le 11 novembre "officiel" n’est certainement pas une "journée contre la guerre", contre celle qui aurait dû être "la der des ders". Le 11 novembre, c’est d’abord la célébration d’un esprit patriotique, du nationalisme, du "drapeau", c’est la célébration de l’esprit de sacrifice : "dramatique" mais "tellement beau" ! Tout cela comme si les causes de cette guerre n’avaient jamais existé ! Car, faut-il le rappeler, "14-18" est une guerre fomentée, organisée, financée par les puissances industrielles et financières de l’époque, une guerre des impérialismes, tant "français" que "allemand". C’est un affrontement politique entre des empires coloniaux qui visent à se partager le monde. Ainsi, le traité de Versailles qui, en organisant le pillage du "vaincu", a incontestablement préparé la seconde guerre mondiale et favorisé l’émergence du nazisme sur le thème de la revanche. Nous contestons ces cérémonies officielles du 11 novembre, parce qu’elles font volontairement l’impasse sur toute réflexion critique contre la guerre. Elles oublient sciemment tous ceux qui ont déserté pour échapper à la boucheries, tous ceux qui ont refusé d’obéir aux ordres de généraux sanguinaires, tous ceux qui sont morts bombardés par les canons de leur "camp" parce qu’ils se mutinaient, tous ceux qui ont été fusillés pour avoir osé refuser de commettre les crimes "légalisés" A chacun sa mémoire ! Il semble bien que plus de 8 500 000 cadavres n’ont pas suffit à dégoûter l’humanité de tous les fauteurs de guerres qu’elle a pour gouvernants.

Le capitalisme, c’est la guerre !
Colonialisme et impérialisme ont toujours été les véritables motivations des guerres : la situation de l’Irak en est un exemple flagrant. L’armée des Etats Unis et ses alliés continuent de s’embourber et de réprimer le peuple irakien déjà meurtri par son tyran et plus de 10 ans d’embargo. Mais qu’importe à Bush et aux grands patrons américains le sort des Irakiens puisqu’ils ont désormais le contrôle des accès aux puits de pétrole et l’exclusivité du marché de la reconstruction du pays : la guerre ? rien de telle pour relancer l’économie, voila une affaire juteuse pour les Etats les plus puissants. L’Etat français n’est pas en reste : s’il n’a pas participé à la guerre en Irak, il s’est par contre empressé de revendiquer sa part de gâteau en voulant participer à la reconstruction de l’Irak mais les charognards ne partagent pas entre eux ! Et la France devrait le savoir car son armée joue toujours son rôle de chien de garde économique et géostratégique dans la chasse gardée africaine. A la croisée des Etats, des multinationales et des mafias, ce néo-colonialisme cherche à préserver ses zones d’influences contre la concurrence anglaise ou américaine (Shell contre Total-fina-elf). Cachée derrière des euphémismes tels que "opération de maintien de la paix" en Côte d’Ivoire, "mission de protection des populations civiles" et autres couvertures du genre, l’armée française joue véritablement le rôle d’une armée d’occupation.

Ni troufions ni matons à bas la répression
Guerre impérialiste à l’extérieur, guerre aux pauvres à l’intérieur La violence d’Etat s’organise aussi à l’intérieur de ses frontières et, ici comme ailleurs, les premières victimes sont toujours les plus pauvres : les prisons en sont une application concrète. Aujourd’hui, 80% des détenus le sont pour délits inhérents au capitalisme et à la pauvreté, entassés dans des prisons surpeuplées, où le taux de suicide a augmenté de 65% (rapport de l’OIP). Parce que les prisons sont une expression manifeste de la barbarie des Etats, nous vous appelons à rejoindre le Rassemblement le 8 décembre à 18 h devant la prison St Paul.



Programme

- 08/11 : Débat avec le journal CQFD et le Centre de Documentation et de Recherche sur la Paix et les Conflits Commerce des armes et luttes antimitotiques
LE SAMEDI 08/11 A 15 H A LA LIBRAIRIE LA GRYFFE, 5 rue Sébastien Gryphe - LYON 7 ème

- 11/11 : Manifestation antimilitariste et contre la guerre
LE MARDI 11/11 A 15 H, DEPART PLACE DES TERREAUX
Le 11 novembre, nous serons dans la rue pour affirmer notre refus de toutes les guerres et de toutes les logiques guerrières : les armées, leurs économies de guerre et leurs guerres économiques, pour exprimer notre solidarité avec toutes les victimes du colonialisme et de l’impérialisme et affirmer, face à la barbarie et au crétinisme institutionnalisé, notre antimilitarisme.

- 22/11 : Débat avec les auteurs du livre LES REFUZNIKS ISRAÉLIENS : ces soldats qui refusent de combattre dans les Territoires Occupés
LE SAMEDI 22/11 A 15 H A LA LIBRAIRIE LA GRYFFE, 5 rue Sébastien Gryphe - LYON 7 ème
En janvier 2002, 52 officiers et réservistes de l’armée israélienne déclarent refuser toute mission dans les Territoires Occupés. Cette initiative, « le courage de refuser » fait l’effet d’un coup de tonnerre en Israël où la deuxième Intifada a abouti à une radicalisation sans précédent des positions politiques de l’État israélien. L’armée israélienne a été en effet le creuset de la société israélienne et toute dissidence ou contestation de ses actions est vécu violemment. Les refuzniks, nés en Israël, ont vécu l’occupation. Ils refusent le mythe de l’héroïsme, la souffrance inutile, l’oppression et la colonisation du peuple palestinien. Leur combat fait suite à diverses luttes menées depuis l’invasion du Liban : Gush Shalom (pacifistes), Yesh Gvul (objecteurs de conscience). Ce mouvement n’est pas forcément antimilitariste, ce qui oblige le mouvement pacifiste et la gauche à se poser des questions. C’est ce que ce livre raconte à l’aide de portraits, d’interviews, de reportages.

- 05/12 : Projection de « Avoir 20 ans dans les Aurès » de René Vautier
LE VENDREDI 05/12 A 21 H AU CAFE LIBERTAIRE, 19 rue Pierre Blanc - LYON 1er Avec Philippe Léotard, Alexandre Arcady, Jean-Michel Ribes.
Ce film est tourné comme un film de fiction mais s’appuie sur des centaines d’interviews d’anciens d’Algérie. L’histoire est celle d’un groupe de bretons qui refusent de faire cette guerre, puis acceptent de constituer, sous les ordres d’un lieutenant (Philippe Léotard), un commando " spécial ". On y voit comment des "mauvaises têtes " sont amenées à se livrer à tous les excès qu’ils voulaient éviter. L’un des soldats, refusant cette logique, s’enfuit avec un algérien qui doit être fusillé sans jugement.

- 06/12 : Projection de « La raison du plus fort », film documentaire de Patric Jean
LE SAMEDI 06/12 A 16 H A LA PLUME NOIRE, 19 rue Pierre Blanc - LYON 1er
« Quelque part dans le Nord, en face d’un paysage industriel en ruine, "on" construit une prison. Travelling caméra. Chemin de fer. Cités pourries, encore et toujours. Tribunal. Prison. Vers le sud. En Europe rien ne se ressemble mais tout est pareil. Enfin un bâtiment propre, où viendra s’entasser la misère : c’est une prison qu’on termine. La prison est au coeur du système, et plutôt que de combattre la pauvreté, on enferme les pauvres. Leur mise à l’écart n’a rien de l’accident de parcours.... » (Mogniss Abdallah)

- 08/12 : Rassemblement contre les prisons
LE LUNDI 08/12 A 18 H, DEVANT LA PRISON ST PAUL
La violence d’Etat s’organise aussi à l’intérieur de ses frontières et, ici comme ailleurs, les premières victimes sont toujours les plus pauvres : les prisons en sont une application concrète. Aujourd’hui, 80% des détenus le sont pour délits inhérents au capitalisme et à la pauvreté, entassés dans des prisons surpeuplées, où le taux de suicide a augmenté de 65% (rapport de l’OIP). Parce que les prisons sont une expression manifeste de la barbarie des Etats, nous vous appelons à rejoindre le Rassemblement le 8 décembre à 18 h devant la prison St Paul



À l’initiative de la librairie libertaire La Gryffe, de la Fédération Anarchiste et d’individus
Infos : La Gryffe - Tel : 04.78.61.02.25 / La Plume