15 avril 2006


À Lyon : un collectif de soutien aux inculpéEs des mouvements sociaux

Appel et bilan de la répression


Appel à infos et à échanges

Suite aux diverses manifestations et autres actions, dans le cadre
élargi du mouvement anti-CPE/CNE/LEC, nous avons constaté une répression
grandissante en guise de réponse de l’Etat. Face à la multiplication des
interpellations et des inculpations, il nous a semblé important de réunir
un maximum d’informations afin d’avoir une idée plus précise de « l’état
de la répression de l’Etat répressif ».

Pour avoir un maximum de clarté sur la répression, ce qui nous semble la
condition sine qua non pour apporter un véritable soutien aux inculpéEs,
nous avons créé à lyon un collectif de soutien ˆ qui n’a pas encore de nom
rigolo.

Ce soutien est inconditionnel et concret.
Inconditionnel, car nous soutenons toutes les personnes inculpées, quels
que soient les actes qu’elles aient posés, et même les innocent-e-s.
Concret, car pour nous la solidarité ne se limite pas à une simple
déclaration d’intention. La solidarité passe par une prise de contact avec
des avocat-e-s, une participation à l’élaboration de la défense des
inculpé-e-s en recueillant des témoignages par exemple, la mise en place
d’actions concrètes visant à récolter de l’argent pour participer au
paiement des amendes, un soutien aux inculpé-e-s et à leurs proches et
plus largement par des actions anti-répression.

Etant donné la répression visant le mouvement dans son ensemble, il nous
paraît indispensable de répondre collectivement. C’est pour cela que nous
tenons à échanger entre les collectifs de soutien déjà existants pour
collecter les infos et partager les façons de faire.

On a envie à lyon de créer un journal des répressions : on est donc
preneureuses de toutes les informations, les plus précises possibles
paskon veut pas faire d’intox.

Alors voilà on s’appelle et on se fait un potlatch d’idées, d’infos et de
techniques.

comment on nous contacte : soutien-inculpes@no-log.org

le collectif de soutien aux inculpéEs

Péesse : si la féminisation des termes n’est pas uniformisée, c’est parce
qu’on n’est pas d’accord et qu’on trouve que c’est pas grave des fois, de
pas être d’accord.

Uèmpé : juste, on est d’accord sur le fait qu’il faut féminiser, mais pas
sur la forme, en même temps ça a rien à voir avec les inculpéEs, mais on
voit pas pourquoi on pourrait pas le dire quand même...

Lalig :... en attendant l’abolition des genres !


l’état de la répression de l’Etat répressif :

Lundi 13 mars. Occupation des locaux de l’UMP, dans le 2e arrondissement.
Les militantEs anti-CPE jettent des tracts par la fenêtre, déchirent et
brûlent des affiches avant de se disperser. Huit d’entre eux/elles sont
arrêtéEs. Illes sont libéréEs après 6 heures de garde-à-vue, pendant qu’un
rassemblement se constitue devant le commissariat pour les soutenir.
Une autre personne est convoquée quelques jours plus tard au commissariat
pour la même action.
Pour le moment, aucune suite judiciaire n’a été donnée, mais l’enquête se
poursuit.

Samedi 18 mars. Place Bellecour. Fin de manifestation anti-CPE qui se
heurte à une manifestation de fascistes turcs/turques, venuEs prtotester
contre la construction du mémorial du génocide arménien. Affrontements
entre manifestantEs des deux bords. Puis entre la police et des anti-CPE
rejointEs par des jeunes en goguette.
Il semblerait que 6 personnes aient été interpelléEs, trois d’entre elles
sont convoquées en maison de justice mais ça n’exclut pas qu’elles passent
éventuellement en procès. Pour les trois autres, dont deux semblent être
mineurEs, nous n’avons pas de nouvelles.

Jeudi 23 mars. Matin. Gare de Perrache. Rassemblement pour aller à la
manif nationale à Paris. Seules 300 places ont pu être prises par les
proches de syndicats étudiants. Les autres personnes présentes tentent
d’occuper les voies. Une personne arrêtée. Aucune nouvelle à l’heure
actuelle.
Après-midi. Manif anti-CPE. Quelques arrestations par la BAC, sous haute
protection des CRS pendant la manif. Après la dispersion proclamée par les
chefFEs syndicaux, quelques affrontements et courses poursuites se
produisent. D’autres arrestations aussi.
Au total, on sait pas trop. Entre 5 et 25 interpellations. Pour l’instant,
on est en train de rechercher des informations plus précises.

Vendredi 24 et lundi 27 mars. Des événements ont eu lieu dans des lycées
de vénissieux. Au moins deux interpellations. On recherche plus de
précisions quand aux faits et aux poursuites.

Mardi 28 mars. Manif anti-CPE. Le service d’ordre de la CGT livre deux
manifestants aux sarkouzes. Pas de nouvelles.

Jeudi 30 mars. Début d’après-midi. Action de blocage sur les voies ferrées
près de Jean Macé, dans le 7e arrondissement, puis manif libre qui se
termine rue de la Barre par une charge de CRS et au moins 4 arrestations.
Une autre personne est arrêtée et relachée immédiatement (faute de place
dans le fourgon !).
Attini, lycéen, passe en procès le 20 juin pour bris de rétroviseur.
Olivier, étudiant, attend sa convocation au tribunal, pour « participation
à manifestation armée ».
Louisa, étudiante, attend elle aussi sa convocation pour les mêmes
raisons. Elle a été brutalisée par les sarkouzes et a encore des séquelles
aujourd’hui.
Ces trois personnes sont sorties le vendredi, après 20 heures de
garde-à-vue.

Stéphane, précaire, n’est pas sorti de garde-à-vue le vendredi. Il est
passé samedi 1e avril devant le juge des libertés qui l’a écroué à la
prison st-paul. Stéphane a été jugé en comparution immédiate pour « vol
avec violence » : la police prétend qu’il aurait tenté de voler le sac à
main d’une RG. Il a été condamné ce lundi 3 avril à deux mois de prison
ferme, 200 euros de frais de justice et 50 euros de dommages. Le procureur
fait appel de cette décision estimant que la condamnation n’était pas
assez lourde. Pas de date pour l’instant pour le procès en appel.

Vendredi 31 mars. Manif libre et nocturne en soutien aux inculpé-e-s.
Après un trajet parsemé de petites barricades et de blocages de
circulation éphémères, la manifestation se vide peu à peu de ses
participant-e-s devant le nombre croissant de sarkouzes en civil et de
leurs tonfas de plus en plus voyants. Seule une quarantaine de personnes
se retrouve place bellecour face aux CRS et à la BAC. Quatre
interpellations : Maël, Clémence, Nicolas et une autre personne dont on
ignore encore l’identité. Maël, Clémence et Nicolas sont libéré-e-s samedi
après 20 heures de garde-à-vue. Illes n’auront visiblement aucune suite.
La dernière personne passe en procès le 19 octobre. Nous recherchons
encore des précisions.

Mardi 4 avril. A la suite de la manifestation « unitaire », une manif
libre et spontanée se constitue, accompagnée de près par la BAC en grand
nombre. Une charge de CRS assez violente a lieu sur les quais du Rhöne.
La BAC arrête au moins deux personnes. Puis, plus loin dans les pentes de
la X-Rousse, plusieurs personnes sont encore arrêtées, mais nous n’en
savons pas plus pour l’instant.
Guillaume, arrêté sur les quais, a été jugé mercredi 5 avril en
comparution immédiate. Verdict : trois mois de prison avec sursis et 120
heures de TIG.