8 avril 2006


Le son des bottes à Toulouse

mardi 7 Mars


Mardi 7 Mars, suite à la manifestation contre le CPE à Toulouse, au moins deux compagnies de CRS ont été utilisées pour vider la Place du Capitole, alors que les manifestants présents étaient plutôt calmes, même si quelques-uns se livraient à diverses danses aux sons des instruments des musiciens engagés alors présent sur cette scène improvisée. Après avoir brutalisé quelques uns des manifestants, les forces de police ont obtenu l’effet qu’il recherchait sans doute, en provoquant la colère chez un certain nombre d’entre eux qui ont dès lors cherché le contact avec eux. Il s’en est suivi les banalités habituelles avec grenades lacrymogènes, charges, passages à tabac, un peu tout dont ces aimables personnages sont capables.
Avec quelques personnes, nous avions quitté la manifestation, ne voyant pas vraiment l’intérêt de profiter des quelques coups de matraques qui accompagnaient toute cette violence gratuite, et nous causions tranquillement. C’était toutefois sans compter la bêtise qui caractérise tant certaines recrues spécifiques, car lorsqu’une compagnie de CRS est passée à l’angle de la rue, à une cinquantaine de mètres de nous, un des affreux a lancé une grenade lacrymogène dans notre direction, à tir tendu, que j’ai reçu dans la tempe alors que je discutais. Résultat le sourcil droit découpé en trois morceaux, mon crâne qui a vu l’air avant l’heure, la chair étant un peu dans tous les sens sur mon front, mes fringues couvertes de sang et pour finir les urgences, une trentaine de points de sutures et un cocard énorme. Quelque part j’ai eu de la chance, j’ai toujours mon oeil. J’ai voulu porter plainte auprès de la police nationale, mais ils ne peuvent pas enregistrer les infractions de leurs aimables congénéres et ils m’ont renvoyé auprès du procureur de la République et de l’IGPN. Je vais essayer les deux, on verra bien ce que ça donne, je suis juste un peu dégoûté par toute cette violence gratuite et ce système répressif qui me surprend pas plus que ça, mais bon, quand même ça veut dire quoi démocratie pour eux ?

M.