24 février 2006


Verdict injustifiable de la cour d’appel pour Virginie

Lyon / procès suite de la Manifestive du 30 avril 2005


L’audience ayant eu lieu le 19 janvier aux 24 colonnes, dans son
délibéré du jeudi 23 février 2006, Grégoire Finidori, le président de
la 4ème chambre de la cour d’appel de Lyon a remis en cause le premier
jugement du tribunal, et a déclaré Virginie coupable de rébellion. Il
lui a infligé 3 mois de prison avec sursis, 5 ans d’interdiction de
droits civiques (c’est-à-dire l’inscription obligatoire au casier
judiciaire), et des dédommagements de 2500 euros pour deux policiers,
accompagnés de 600 euros de frais de procédures.

Or, on se souvient que le 8 juillet 2005 Virginie avait été relaxée en
première instance et que le tribunal s’était excusé de lui avoir fait
subir près d’un mois de prison préventive qui ne se justifiait en rien,
et lui donnait droit à une indemnisation. Le tribunal de grande instance
avait d’autre part mis en cause les mensonges des policiers, leurs
fausses dépositions, ce que s’est bien gardé de faire la 4ème chambre de
la cour d’appel qui n’a pas cherché à éclaicir les contradictions
évidentes dans les procès-verbaux des policiers, qui ne visaient qu’à
couvrir des violences injustifiables qu’ils avaient exercées sur
Virginie.

Cela arrive hélas trop fréquemment dans les affaires d’outrages et
rébellion partout en France. Les rares fois où la justice relaxe des
personnes injustement accusées, grâce à des preuves incontestables à
l’appui, comme dans cette affaire, des films et des photos, et grâce à
une importante mobilisation, à Lyon, les policiers sont assurés d’avoir
gain de cause en faisant appel. La cour d’appel de Lyon, dans cette
affaire, n’a pas hésité à contredire complètement la commission
rogatoire de l’IGPN, la police des polices, qui avait enquêté et avait
reconnu les mensonges des policiers.

Nous dénonçons fermement ce type de verdict qui ne fait qu’encourager
l’arbitraire.

Nous dénonçons fermement ce type de verdict qui ne fait qu’encourager
les violences des policiers, puisqu’alors, eux, se voient récompensés
personnellement par des sommes importantes sous forme de dommages et
intérêts.

Nous dénonçons fermement ce type de verdict qui est presque systématique
depuis de nombreuses années.

Nous dénonçons cette parodie de justice rendue à la 4ème chambre de la
cour d’appel de Lyon, sous la présidence de Grégoire Finidori, qui ne se
contente pas de condamner sans preuves, mais qui de plus condamne sans
tenir compte des peuves évidentes fournies.

Nous exigeons, comme dans l’affaire d’Outreau, qu’une enquête des
institutions judiciaires de la République soit réalisée sur les dérives
graves de la 4ème chambre de la cour d’appel de Lyon.

Dans l’immédiat, le Collectif de soutien aux inculpé(e)s de la
Manifestive du 30 avril 2005, l’association TÉMOINS, appellent à
continuer la mobilisation et le soutien financier pour les frais de
justice, car cette affaire va bien sûr être portée aussitôt devant la
cour de cassation.