16 janvier 2005


Sébastien Schifres en conseil de discipline

La répression continue a Nanterre


A peine sorti de prison il y a un mois, Sébastien passe déjà en conseil de discipline devant le CNESER (Conseil National de l’Enseignement Supérieur Et de la Recherche) pour une vieille embrouille remontant à il y a deux ans.
Pourquoi tant d’acharnement sur ce camarade ?

Petit rappel des épisodes précédents : il y a deux ans, une dizaine d’étudiants et de chômeurs tentent d’occuper une salle de cours de la fac de Nanterre le lendemain d’un jour de grève. Ils se barricadent à l’intérieur de la salle, accrochent une banderole à la fenêtre : « Grève générale ! Occupons la fac ! », et lancent des tracts appelant à « résister au flicage et à la marchandisation ». Au bout d’une heure, les vigiles de la fac tentent d’arracher la banderole et sont repoussés à coup de gaz lacrymogène. Le président de la fac, André Legrand, fait appel à la police : une cinquantaine de flics débarquent sur le campus avec des flash-balls, défoncent la porte de la salle E 103, et embarquent tout le monde au commissariat pour 48 heures. Mais André Legrand n’est pas satisfait : il veut plus de répression. Il téléphone même à Sarkozy pour se plaindre. Mais Nicolas est déjà à l’époque trop occupé comme ça et ne peut rien faire de plus pour le pauvre André. Finalement, l’un des occupants est condamné à 1000 euros d’amende pour port d’armes. Le nouveau président de la fac, Olivier Audéoud, est tout aussi déterminé à réprimer : il se venge sur le seul des occupants très officiellement inscrit à la fac de Nanterre, Sébastien Schifres, qui passe en conseil de discipline en mai 2003 et est condamné à un an d’exclusion avec sursis. La condamnation ne suffit pas à Olivier Audéoud, qui veut l’exclusion effective de Sébastien et fait donc appel de la décision de la section disciplinaire de Nanterre. Fin du premier acte.

L’année 2004 : l’agitation reprend progressivement sur la fac de Nanterre en ce début d’année 2004. C’est la construction d’un troisième mur de cloisonnement (permettant de mieux contrôler les allers et venues des
étudiants) qui met le feu aux poudres. Au mois de mars, une centaine d’étudiants détruisent entièrement le mur édifié entre les bâtiments D et E. Mais les autorités ne fléchissent pas et reconstruisent le mur quelques
jours après en le renforçant avec une armature métallique. Le 2 novembre, une cinquantaine d’étudiants tentent de redétruire le mur. Ils se heurtent alors aux vigiles de la fac qui les attaquent avec des mousquetons et des bombes lacrymogènes : deux étudiants, dont Sébastien Schifres, repartent le crâne en sang. L’université en profite pour porter plainte à nouveau contre Sébastien, l’étudiant le plus connu des vigiles. Le 9 novembre, Sébastien est placé en détention préventive à la prison de Nanterre. Pendant trois semaines, des centaines d’étudiants se mobilisent un peu partout en France pour obtenir sa libération. Le 30 novembre, Sébastien est condamné à quatre mois de prison ferme et remis en liberté. Il fait appel de la décision du tribunal.

2005, la répression continue : depuis le mois de novembre, la mobilisation des étudiants de Nanterre a permis de rétablir la liberté de circulation entre les bâtiments D et E (une ouverture a été laissée à travers le mur).
Sébastien, maintenant étudiant à la Sorbonne, doit être rejugé bientôt par la Cour d’appel de Versailles pour la destruction du mur. Mais avant cela, il est d’abord rejugé le 24 janvier par le CNESER pour l’occupation d’il y a deux ans. Cette comparution est bien sûr de moindre importance puisqu’elle ne pourra tout au plus que l’exclure de l’université, le risque principal étant qu’il retourne en prison à la suite de la décision de la Cour d’appel de Versailles. Il est cependant nécessaire de se mobiliser le 24 janvier prochain car l’exclusion effective de Sébastien serait non seulement une défaite pour le mouvement étudiant, mais pourrait être aussi le prélude à d’autres sanctions disciplinaires, à la réincarcération de Sébastien, voir à l’emprisonnement de d’autres étudiants.

POUR FAIRE RECULER LA POLITIQUE SECURITAIRE

MOBILISONS-NOUS LUNDI 24 JANVIER A 15H30

EN VENANT ASSISTER AU CONSEIL DISCIPLINAIRE DU CNESER :

Salle 205 du 101 rue de Grenelle, ministère de l’Education nationale, métro Solférino



Plus d’infos sur http://enrages-nanterre.freeservers.com et
http://trashfac.freeservers.com